Tu dis oui à tout le monde… sauf à toi.
- Matthieu Vanderkelen
- 13 avr.
- 3 min de lecture
Tu veux faire plaisir. Tu veux que ça se passe bien. Tu veux éviter le conflit, que personne ne t’en veuille, que tout le monde t’apprécie.
Alors tu t’adaptes. Tu t’écrases un peu. Tu prends sur toi. Tu te dis que "ce n’est pas grave", que "ce n’est pas le moment de faire des vagues", que "ça ira mieux après".
Et tu continues. Encore. Et encore.
Mais à force de vouloir que tout le monde soit bien… tu t’oublies. Et c’est toujours un peu de toi qui disparaît à chaque fois.
Tu ne te respectes plus. Et ça commence à se voir.
Le début de l’érosion
Au départ, ce n’est rien. Un petit compromis. Un silence. Un besoin mis de côté. Mais plus le temps passe, plus ça devient ta norme.
Tu dis "oui" pour qu’on t’aime. Tu te tais pour qu’on ne t’en veuille pas. Tu encaisses pour préserver la paix. Mais cette paix a un prix : ta vérité. Ton identité. Ton respect de toi.
Et ce prix, tu finis toujours par le payer.
Ce qu’on ne t’a jamais appris
On t’a appris à être gentil, à ne pas faire de vagues, à penser aux autres. Mais on ne t’a pas appris à faire le chemin intérieur.
Celui qui t’oblige à te poser les vraies questions :
Qu’est-ce que je ressens vraiment ?
Qu’est-ce que je veux, là, maintenant ?
Qu’est-ce qui est non négociable pour moi ?
Sans ce travail de conscience, tu vis à la surface de toi-même. Et tu te déconnectes. Tu fonctionnes. Tu ajustes. Tu souris. Mais tu ne vis plus.
La faille invisible : tu ne te respectes plus
À force de faire passer les besoins des autres avant les tiens, tu te renies. Pas de manière spectaculaire. Mais jour après jour. Par petites trahisons silencieuses.
Et un jour, tu te regardes et tu ne sais plus très bien qui tu es. Tu ressens un flou intérieur, un vide, parfois une colère. Tu sens que tu n’es plus "à ta place", mais tu ne saurais même pas dire où est cette place.
Parce qu’à force d’accepter l’inacceptable, tu ne te respectes plus. Et quand on ne se respecte plus, on se perd.
Et puis vient la révolte
Tu tiens. Tu fais bonne figure. Tu donnes, encore et encore… jusqu’à ce que quelque chose lâche.
Chez certains, ça explose : un mot de trop, une crise, une rupture. Chez d’autres, ça implose : fatigue, apathie, cynisme, isolement.
Mais dans les deux cas, c’est le même cri silencieux :
"Et moi, quand est-ce qu’on s’occupe de moi ?"
Cette révolte n’est pas une faiblesse. C’est ton dernier réflexe de survie. C’est ton corps, ton cœur, ton esprit qui te supplient de revenir à toi.
Revenir à soi, ce n’est pas de l’égoïsme. C’est de la clarté.
Te remettre au centre, ce n’est pas négliger les autres. C’est ne plus te négliger, toi. C’est reconnaître que tu ne peux pas donner depuis un vide. Et que tu n’as pas été mis sur terre pour être l’extension des besoins des autres.
C’est poser des limites. Dire non. Assumer ton rythme. Nourrir tes besoins fondamentaux : sommeil, mouvement, solitude, clarté, alignement.
Et surtout, réapprendre à te respecter.
Pas comme une idée abstraite.Comme une pratique quotidienne.
Ce que tu peux faire maintenant
Observe.
Quels sont les moments où tu dis "oui" alors que tout en toi dit "non" ?
Quels sont les endroits où tu trahis ce qui compte pour toi ?
Clarifie.
Quels sont tes besoins primaires non négociables ?
Quelles sont les 3 valeurs que tu veux incarner, quoi qu’il arrive ?
Agis.
Pose une limite cette semaine. Une seule. Claire, sans justification inutile.
Offre-toi un moment pour toi, sans excuses, sans performance. Juste pour te rappeler que tu comptes.
La vraie paix commence quand tu arrêtes de te trahir
On ne te demande pas d’être dur, ni fermé, ni centré sur toi. Mais de devenir solide, clair, aligné.
Pour ne plus offrir aux autres que des miettes, mais une présence pleine, enracinée, fiable.
Et ça commence par un choix :
Te traiter avec autant de respect que tu offres aux autres.
Ni égoïste, ni soumis : aligné.



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