Sois fort. Sois toi. Même quand c’est dur.
- Matthieu Vanderkelen
- 12 avr.
- 4 min de lecture
Le monde moderne nous a appris à tout éviter : la faim, l’ennui, la solitude, l’inconfort physique, le silence intérieur. Tout est accessible en un clic. On nous a vendu l’idée que le bonheur, c’était le confort maximal, tout le temps. Mais ce confort constant nous a fragilisés. Il nous a rendus plus sensibles à la moindre perturbation, plus dépendants du contrôle extérieur, et plus perdus face à nous-mêmes.
Depuis le COVID, une chose est devenue flagrante : la santé mentale vacille. Les cas d’anxiété, de dépression et de burnout explosent (OMS, 2022). On parle d’épidémie de fatigue émotionnelle, de perte de sens, d’incapacité à faire face à l’imprévu. Ce n’est pas une faiblesse individuelle. C’est un symptôme collectif.
La bonne nouvelle ? Tu peux reconstruire. Tu peux reprendre la main. Et ça commence par une pratique simple, brutale parfois, mais puissante : te réexposer volontairement à l’inconfort — tout en restant profondément aligné avec qui tu veux être.
Voici comment tu peux commencer.
1. L’inconfort est ton outil, pas ton ennemi
Tu veux être plus fort ? Commence par arrêter d’éviter ce qui est inconfortable.
Le cerveau n’aime pas l’inconfort. Il est biologiquement câblé pour chercher la sécurité, la prévisibilité, le confort (Arnsten, 2009). Mais c’est justement l’exposition volontaire à l’inconfort qui te permet de te transformer.
L’hormèse, c’est le principe scientifique selon lequel une petite dose de stress améliore ta capacité à y résister. C’est valable pour les muscles, le système immunitaire… et le mental.
Chaque fois que tu choisis consciemment une difficulté — un effort physique, un silence, une conversation difficile, un bain froid — tu envoies à ton cerveau un message clair : “Je peux faire face. Je suis capable.”
Et ça change tout.
Comment t’y exposer intelligemment ?
Commence petit : 30 sec de douche froide. 10 min de marche sans distraction. 1 tâche difficile sans interruption.
Choisis un seul inconfort par jour. Physique, mental, émotionnel. Mais choisis-le.
Ne cherche pas la souffrance. Cherche la discrétion du courage : ce moment où tu pourrais fuir, mais tu restes.
2. La discipline, c’est la liberté – Jocko Willink
La motivation, c’est sympa. Mais elle te lâche quand tu en as le plus besoin. La discipline, elle, reste quand tout vacille.
Jocko Willink le dit sans détour : “Discipline equals freedom.” Parce que la discipline, ce n’est pas la contrainte. C’est ce qui te libère du chaos, de la paresse, de l’instabilité. C’est ce qui te rend fiable. Pas aux yeux des autres. À tes propres yeux.
Construire une force mentale, ce n’est pas tout faire parfaitement. C’est faire ce qui doit être fait, même quand tu n’en as pas envie. C’est choisir le long terme plutôt que le confort immédiat. Et plus tu le fais, plus tu crées de l’estime de toi. Parce que tu sais que tu vas te montrer.
Comment cultiver cette discipline ?
Choisis une tâche simple et inconfortable, et fais-la chaque jour à heure fixe (ex : réveil à 6h30, entraînement, douche froide, écriture).
Supprime les options : décide une fois, exécute chaque jour. Pas de débat mental inutile.
Célèbre ta constance, pas ta perfection.
Pas pour cocher une case. Mais pour redevenir quelqu’un sur qui tu peux compter.
3. L’alignement, c’est ta vraie armure
Être fort, ce n’est pas être imperméable. C’est être intègre. Et ça commence par savoir qui tu es — et refuser de te trahir quand la pression monte.
Les études sur la résilience montrent que les personnes qui tiennent dans la durée ne sont pas les plus dures… mais celles qui ont une clarté intérieure (Southwick et al., 2014). Celles qui savent pourquoi elles endurent. Celles qui vivent en cohérence avec ce qu’elles croient, même quand c’est plus difficile.
“Ce n’est pas la douleur qui nous brise, c’est l’absence de sens.” (Frankl, 1959)
Et pour avoir ce sens, il faut des valeurs claires, incarnées au quotidien. C’est elles qui te permettent de dire non quand c’est plus facile de céder. C’est elles qui te montrent où aller quand tout vacille autour.
Comment cultiver cet alignement ?
Identifie 3 valeurs centrales. Pas les plus “belles”. Les plus vraies pour toi.
Pour chacune, définis un comportement concret qui l’incarne (ex : “courage” = dire la vérité quand c’est inconfortable).
Chaque soir, demande-toi : “Ai-je vécu selon mes valeurs aujourd’hui ?”
Et si tu as dévié : recadre-toi, sans te juger. Reviens. Encore et encore.
Dans un monde qui t’incite à te disperser, rester aligné est un acte de souveraineté.
4. Ce que tu peux faire aujourd’hui
Force mentale et résilience ne sont pas des traits. Ce sont des pratiques. Une construction quotidienne.
Voici trois actions concrètes que tu peux appliquer dès aujourd’hui :
Choisis ton inconfort volontaire :
1 min de douche froide
Te lever 30 min plus tôt
Répondre à un message que tu évites depuis trop longtemps
Fais un acte aligné avec une valeur personnelle :
Si ta valeur est “honnêteté” : dis ce que tu penses vraiment dans une réunion
Si c’est “engagement” : termine ce que tu avais promis à toi-même
Note une micro-victoire personnelle :
Quel moment où tu aurais pu fuir… mais où tu as tenu
Même minime. Même invisible. Mais réel.
Ce sont ces petites victoires répétées qui bâtissent une force silencieuse, mais indestructible.
Pas besoin d’en faire trop. Juste de commencer. De répéter. De devenir, jour après jour, un peu plus fort sans devenir dur, un peu plus stable sans devenir froid.
Parce que c’est là, dans ce juste milieu, que naît ta vraie force.
Et si tu veux t’y mettre maintenant, commence par cette question simple :
Qu’est-ce que je pourrais faire aujourd’hui qui me rendrait fier de moi ce soir, même si personne ne le voit ?



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