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Personne ne viendra vous sauver : ce que la baisse de la TVA sur les sodas révèle vraiment

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La Belgique réduit la TVA sur les sodas tout en renchérissant l’accès au sport. Une décision qui semble absurde pour la santé, mais parfaitement logique pour la politique. Voici ce que cela dit de notre système et de notre responsabilité individuelle.

La Belgique vient d’annoncer une augmentation de la TVA sur les abonnements de sport, alors que celle sur certaines boissons non alcoolisées sera réduite. Le constat est simple : on rend moins chère une partie de ce qui alimente la sédentarité chronique, et plus chère une partie de ce qui la combat.


C’est incohérent du point de vue de la santé. Mais parfaitement cohérent du point de vue politique. Et cela raconte quelque chose d’essentiel sur notre époque.


L’erreur de croire que l’État est là pour te protéger


Depuis toujours, nous vivons avec une croyance diffuse : si un produit est mauvais pour nous, l’État le régulera. S’il est bon, il le soutiendra. Et si un risque réel apparaît, “ils” interviendront.


Cette idée rassure.

Elle est fausse.


Un gouvernement n’a pas pour fonction de veiller individuellement sur la santé des citoyens. Il doit composer avec un budget limité, des décisions à court terme, des compromis entre partis, des directives européennes, des intérêts économiques installés, des habitudes de consommation profondément enracinées. Rien de tout cela n’a la flexibilité d’un programme d’entraînement, ni l’exigence d’un protocole de prévention.


Ce que nous percevons comme une absurdité sanitaire obéit en réalité à une logique institutionnelle froide, administrative, budgétaire, électorale.


Pourquoi le sport est plus facile à taxer que les sodas


Il faut comprendre ce qui se passe en coulisses, loin des discours de prévention.


Le marché des boissons sucrées, édulcorées et énergétiques pèse lourd : des milliers d’emplois et une influence économique considérable. Modifier sa fiscalité crée une friction politique immédiate. Toucher au prix d’un produit consommé massivement, ancré culturellement, souvent associé au plaisir, au quotidien, à la convivialité, revient à toucher à quelque chose que les électeurs ressentent immédiatement. Politiquement, c'est contre-productif. Voire dangereux.


Taxer le sport, en revanche, crée très peu de résistance. Une minorité s’en émeut, très peu de groupes de pression sont mobilisés, et la mesure ne touche pas à une habitude massive de la population. La décision est donc simple, rapide, et peu risquée.


Ce n’est pas logique biologiquement.

C’est logique politiquement.


Et c’est précisément pour cela qu’il serait dangereux d’attendre d’un gouvernement qu’il trace, à notre place, le chemin qui mène à une vie longue et en bonne santé.


Qui est réellement aux commandes de votre corps ?


On peut passer des heures à dénoncer les contradictions de la politique fiscale. Elles existent, et elles méritent d’être discutées. Mais pendant que l’on s’indigne, une réalité ne bouge pas.


Ce n’est pas le ministre de la santé qui dort à votre place.

Ce n’est pas une décision parlementaire qui fait vos pas quotidiens.

Ce n’est pas une directive européenne qui améliore votre force et votre VO2max.

Ce n’est pas une réduction de TVA qui remplace un litre de soda par un litre d’eau.


Vous êtes la seule personne qui vit dans votre corps.

Vous êtes donc la seule personne capable de décider pour lui.


L’immense majorité des gens savent déjà ce qui détruit leur santé.

Ils savent ce qui l’améliore.

Ils savent ce qu’ils devraient faire.

L’enjeu n’est plus la connaissance : c’est la responsabilité.


Et c’est précisément ce que les débats politiques nous permettent parfois d’éviter. Ils offrent un bouc émissaire pratique, une figure extérieure sur laquelle projeter la faute, l’injustice, l’impuissance. Pendant ce temps-là, les comportements quotidiens, eux, restent inchangés.


Ce que signifie vraiment “prendre la responsabilité de sa santé”


Attention : il ne s’agit pas d’ignorer les inégalités, la charge mentale, les difficultés réelles de la vie. Il ne s’agit pas de dire que tout serait simple si chacun “voulait vraiment”. C’est une caricature.


Mais il existe une part irréductible de votre santé qui vous appartient.

Personne ne choisit pour vous ce que vous mettez dans votre caddie.

Personne ne remplace pour vous trente minutes de scrolling pour aller marcher.

Personne n’appelle un coach, un kiné ou un médecin à votre place.

Personne ne peut dormir huit heures à votre place.


Il y a des injustices dans le système. C’est vrai.

Mais l’injustice ne donne pas la permission d’abandonner.


Un soda moins taxé n’est pas plus sain.

Un abonnement de sport plus taxé ne devient pas moins vital.

La fiscalité peut envoyer des signaux absurdes.

La biologie, elle, ne négocie pas.


Le seul endroit où un vrai changement est possible


On peut attendre que l’État aligne fiscalité, prévention, éducation, comportements individuels et cohérence sanitaire.

On peut aussi regarder les choses en face.


Si vous attendez que le système vous protège, vous risquez d’attendre longtemps.

Si vous reprenez le gouvernail, que vous devenez le capitaine de votre navire,, vous pouvez commencer ce soir.


Reprendre le gouvernail signifie trois choses extrêmement simples, mais puissantes.


D’abord, considérer votre santé comme un capital que vous dirigez. Pas comme un hasard biologique. Pas comme une loterie génétique. Comme une responsabilité que vous avez envers vous-même, votre famille, vos proches et la personne que vous serez dans dix ans.


Ensuite, choisir un engagement minimal, clair, quotidien. Pas un idéal, pas un slogan. Une décision concrète : marcher vingt minutes, réduire une consommation qui vous tire vers le bas, ajouter une heure de sommeil.


Enfin, chercher un environnement qui soutient vos décisions au lieu de les saboter : une salle, un coach, un groupe, une routine familiale, une communauté locale. Pas pour vous “prendre en charge”. Pour vous aider à tenir ce que vous avez choisi.


C’est ainsi que les individus deviennent une communauté.

Et que les communautés reprennent le pouvoir sur la politique.


La bonne nouvelle


Vous n’avez pas besoin d’attendre que l’État soit cohérent.

Vous n’avez pas besoin d’une réforme parfaite.

Vous n’avez pas besoin que la fiscalité vous indique le chemin.


La prévention commence là où la politique s’arrête : dans vos choix répétés, dans votre discipline, dans votre environnement.


Le gouvernement ne viendra pas vous sauver.

Mais la bonne nouvelle, c’est que vous n’avez pas besoin de lui pour commencer.

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Matthieu

Vanderkelen

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